HORS-JEUPrénom : Marie
Age : 15 ans
Comment trouvez vous le design ? : Plutôt joli.
Comment avez-vous connu le forum ? : Par hasard, sur un top-site.
Les trois codes du réglement ? : Validés DANS LE JEUNom : Berkeley
Prénom : Heather
Age : 16 ans
Année : 6ème année
RPHeather était assise dans l’un des compartiments du train, entourée de plusieurs camarades de sa maison. Ils étaient tous en grande conversation, parlant de cette nouvelle rentrée qui s’annonçait, et de cette nouvelle menace qui planait sur le monde des sorciers. La jeune fille aurait pu s’intéresser à tout cela, donner son avis comme ils attendaient qu’elle le fasse, mais elle n’en avait rien à faire. Pour le moment, autre chose occupait ses pensées.
Le train filait à vive allure, le paysage passant très vite sous les yeux des élèves. Mais cela n’empêchait pas Heather d’observer attentivement, du moins en apparence ce qui passait devant sa fenêtre. En réalité, elle regardait sans les voir les collines, les maisons, les forêts, et tout le reste. Elle se fichait bien que le paysage soit beau ou non, qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil, que le ciel soit bleu ou gris, tout ça, ça lui paraissait complètement dénué d’intérêt. Après tout, le temps changeait-il le monde ? Changeait-il les gens ? Non. Certes, il rendait certaines personnes un peu plus aimable quand le soleil était là, d’autre plus renfrogné lorsqu’il était absent, mais dans le fond, changeait-il réellement les gens ? Bien sûr que non. Personne ne changeait. On était toujours le même. On avait beau essayer de paraître autrement, dans le fond, on restait pareil. Et de toute façon, cacher sa vraie nature, à quoi cela pouvait-il bien servir ? Ne dit-on pas que le naturel revient au galop ? Oui, c’est bien ce que l’on dit, et c’est totalement vrai. La jeune fille en avait eu la preuve durant l’été.
Lorsqu’en juin dernier, sa cinquième année d’étude prit fin, Heather fut dans l’obligation de faire comme tout le monde, prendre le train et rentrer chez elle. Mais elle n’en avait aucune envie. Retrouver ses parents, c’était ce qu’elle avait redouté durant toute l’année. Chaque jour qui passait, elle angoissait à l’idée de se rapprocher un peu plus du moment où elle devrait les revoir. Pour elle, c’était loin d’être des parents. Jamais ils ne lui avaient montré la moindre marque d’affection, toujours des ordres, des réprimandes et des interdictions. Jamais elle n’avait pu faire ce qu’elle voulait, toute sa vie jusqu’à ses onze ans, ils l’avaient programmée et organisée. Pour eux, naître dans une famille telle que la leur, c’était un privilège et il fallait en être digne. Une famille de sang-pur, connue, crainte et admirée à la fois, des gens méprisables qui pourtant faisaient envie à plus d’un. Heather avait grandi avec ces personnes. Ils lui avaient appris à être comme eux, hautaine, arrogante, méprisante et égoïste. Seule sa personne devait compter, les autres, ils passaient après, bien après. Ces traits de caractère, les Berkeley en étaient fiers, pour eux, c’étaient les meilleures qualités qui soient. Mais elles étaient loin d’être les seules. Une autre chose essentielle chez eux, l’importance du sang. Elle était toute petite, et déjà, Heather avait droit de la part de ses parents à toute une histoire sur les familles de sorciers. Elle ne savait même pas qu’elle ferait ses études dans une école de magie qu’elle était déjà au courant que les sang-de-bourbe étaient infréquentables et que même si les sang-mêlé valaient un peu mieux, elles ne devaient pas non plus passer trop de temps avec eux. Pour ses parents, seuls les sang-pur étaient dignes d’intérêt, et encore, uniquement les riches.
C’est dans cette ambiance qu’Heather grandit, sans amour, sans affection, seulement avec des principes, des principes qu’elle devait absolument respecter. Et même si dans le fond, elle était comme eux, qu’elle voyait les choses de la même façon, qu’elle méprisait les sang-de-bourbe autant qu’eux, elle les détestait. Elle les haïssait même. Elle leur en voulait énormément de n’avoir jamais su la considérer comme leur fille, de toujours avoir préféré l’ignorance à l’affection. Car c’est comme cela qu’elle s’était toujours sentie, ignorée. Si elle était dans cette famille, c’était simplement pour continuer à suivre les règles qu’elle avait fixées, à les respecter, et à les apprendre, plus tard, à sa descendance. Elle ne dérogeait pas à ces règles. Elle était exactement comme ses parents l’avaient voulu. La seule chose qu’ils ne savaient pas, c’était à quel point elle les détestait. Dès qu’elle croisait leurs regards, elle avait envie de les faire souffrir, de les tuer même. Elle ne supportait pas les sentir près d’elle, les entendre, les regarder encore moins. Alors retourner vivre avec eux pour deux mois, ça la rendait malade.
La veille de son retour chez elle, Heather n’avait pas dormi de la nuit. Elle n’avait cessé de se retourner dans tous les sens dans son lit, essayant d’effacer de son esprit l’image de ses parents. Mais impossible. Dès qu’elle fermait les yeux, elle voyait son père et sa mère qui la regardaient avec froideur, comme à leur habitude. Et là, elle ouvrait les yeux, paniquée, avant même d’avoir sombrer dans le sommeil. C’est pourquoi ce matin-là, elle avait des cernes profonds, le visage très pâle, et qu’elle était d’une humeur massacrante. D’ailleurs, un élève d’une autre maison, la bousculant légèrement alors qu’elle descendait les escaliers en fit les frais. Elle se retourna, et l’envoya valser en haut des marches. Sous le coup de la surprise, il lâcha ses valises et celles-ci tombèrent sur le sol, répandant tout leur contenu par terre. Heather sourit, satisfaite. Le fait de s’énerver contre les autres, ça la calmait un peu, et aujourd’hui, elle en avait bien besoin.
Une fois qu’elle fut sur le quai, il valait mieux pour tout le monde ne pas la bousculer, ni même l’effleurer, de peur qu’elle vous le fasse regretter pour un bon bout de temps. Par chance, pour les autres élèves, personne ne vint la troubler et elle monta dans le train, prenant un compartiment pour elle seule. Lorsqu’elle retournait chez elle, la solitude, elle préférait. D’une part, elle était seule et pouvait donc réfléchir tranquillement, et d’autre part, ça épargnait à certains élèves de sa maison de supporter sa mauvaise humeur. Car si Heather n’était pas très aimable avec les gens qu’elle considérait comme inférieur, ceux qui étaient digne de son amitié, et vous pouvez être sûr que ces gens là sont très rares, elle veillait à les préserver. Elle passa donc le trajet, seule, essayant désespérément de dormir un peu, suite à la nuit blanche qu’elle avait passée.
Lorsque le train s’arrêta, la jeune fille prépara ses affaires et se planta devant la porte de son compartiment. Elle attendait que tout le monde, ou presque soit descendu, que chacun soit occupé par ses retrouvailles avec sa famille pour l’oublier, et pour ne pas faire attention aux siennes. Elle ne voulait pas qu’on sache comment étaient les relations qu’elle entretenait avec ses parents. A chaque fois qu’elle parlait de sa famille, elle les idolâtrait, ne disait d’eux que des choses positives, que la plupart du temps, elle inventait de toute pièce. Personne ne devait savoir ce qu’elle pensait réellement. C’était une chose qu’on lui avait apprise. Il fallait rester secrète sur ses désirs et ses ambitions, tout comme sur sa vie. Et ça, c’était encore une chose que Heather savait faire à la perfection. Elle ne parlait presque jamais de sa famille, seulement lorsqu’elle ne pouvait pas faire autrement. Et lorsque ça arrivait, elle était loin d’être précise. Laisser planer un certain mystère sur sa vie, elle adorait ça. Mais il y avait aussi le fait qu’en ne donnant pas de détail, qu’en laissant les gens se poser des questions, elle se protégeait. Personne ne pouvait se servir de sa famille pour l’attaquer, car personne n’en savait grand-chose.
Quand Heather considéra qu’elle pouvait enfin quitter le train sans trop de problèmes, la jeune fille ouvrit la porte de son compartiment et s’approcha des marches. Ses parents étaient sur le quai, et bizarrement, ils avaient l’air heureux. Les yeux de sa mère n’avaient jamais étaient aussi brillants, et le sourire de son père aussi large. La jeune fille ne comprenait pas ce qui se passait, mais elle s’en fichait pas mal. Le simple fait d’avoir croisé le regard de ses parents l’enrageait. Elle garda cependant un visage impassible. Elle descendit les marches, déposa ses valises sur le sol, et se dirigea vers sa famille, d’un pas tranquille. Arrivée auprès d’eux, sa mère la prit dans ses bras. Heather se recula légèrement, mais la laissa faire. Qu’est-ce qui se passait ? Son père fit de même. Avait-elle en face d’elle ses vrais parents ? C’était bizarre, mais elle n’en montra rien. Elle se posait pleins de questions, mais les suivit sans rien dire jusqu’à la voiture. Elle monta à l’intérieur, et se laissa conduire jusqu’au manoir où sa famille vivait.
Pendant plusieurs semaines, ses parents furent ainsi, débordants d’énergie, plus gentil que jamais envers elle, presque heureux. Heather se posait toujours des questions sur ce changement brutal de comportement, mais après tout, ce n’était pas bien important. Ses parents étaient devenus presque comme elle l’avait toujours désiré, et elle décida d’en profiter. Après tout, les gens peuvent changer non ? Oui, elle était convaincue que c’était possible. Elle profita donc pleinement de ce changement, oubliant presque que quelques semaines plus tôt, elle rêvait de voir ses parents disparaître. Elle était heureuse dans cette famille qui pour elle, était complètement nouvelle. Elle n’avait jamais connu ça, et ne s’était jamais sentie aussi joyeuse. Mais malheureusement, il faut croire qu’Heather n’était pas destiné à la vie de famille dont elle rêvait. Un peu plus d’un mois après son retour de l’école, ses parents changèrent brusquement. Du jour au lendemain, ils étaient brutalement redevenus ce qu’elle détestait. Elle était perdue, complètement perdue. Elle ne comprenait plus rien. Qu’est-ce qui était à l’origine de ces changements ? Heather n’en savait rien, mais désormais, elle n’en avait plus rien à faire. Ils lui avaient fait croire qu’ils avaient changé et elle l’avait cru. Comme une idiote, elle avait pensé qu’ils étaient différents, mais non. Personne ne change. Elle aurait dû le savoir. Elle n’aurait pas dû marcher là dedans. Elle s’en voulait énormément. Quelque chose lui disait que l’origine du changement de réaction de ses parents était sûrement un de leur nombreux projet qui avait bien marché, puis qui finalement avait échoué. Elle en aurait mis sa main au feu. Mais elle s’en fichait pas mal. Désormais, ce qu’ils pouvaient faire, ça lui passait au dessus de la tête. Mais elle avait appris une chose, les gens ne changent pas. Elle ne se ferait plus jamais d’illusion à ce sujet.
C’est avec tout cela en tête que la jeune fille observait le paysage. L’année scolaire n’avait pas encore commencé, qu’Heather avait peur de la voir se terminer. Mais cette année, ce n'était pas seulement l'idée de revoir ses parents qui l'inquiétait, mais plutôt le fait qu'il ne lui restait plus que deux ans dans cette école. L'idée de quitter le petit monde qu'elle s'était crée l'inquiétait. Mais après tout, cette école elle-même l'inquiétait lorsqu'elle avait onze ans, et pourtant, elle s'y plaisait beaucoup. Peut être qu'après Lashlabask, sa vie lui réservait bien d'autres surprise. Elle sourit faiblement à cette pensée et détourna le regard de la vitre. Elle sentait depuis un petit moment les regards discrets et inquisiteurs de ses camarades. Elle les regarda, et pour oublier ses idées noires et ne pas les laisser se poser trop de questions, la jeune fille proposa sur un ton amusé, un sourire malicieux aux lèvres : «
Ca intéresse l'un de vous de venir faire un tour avec moi ? Histoire de trouver quelqu’un à qui ont pourrait faire regretter d’être de retour à l’école. ». La jeune fille savait que cette proposition allait plaire à ses camarades et leur ferait oublier que peu de temps auparavant, elle était un peu ailleurs. En réalité, importuner les autres, elle s'en fichait bien. Elle n'était pas du genre à chercher à pourrir la vie des sang-de-bourbe, elle les regardait de façon méprisante, se moquait d'eux, mais elle ne les attaquait pas sans raison. Cependant, beaucoup des personnes présentes dans le compartiments adoraient embêter les autres, et même si Heather prenait plaisir à faire de même, elle avait un minimum de sensibilité, ce que malheureusement pour certains, elle ne montrait jamais, ou presque.