Quel sens y donner?...[Roxanne Hyde]

C'était une chose bien étrange que d'être sans attaches. Que de voguer au fil de la vie, de se heurter à des récifs, de se reconstruire, et de repartir. Cela faisait huit bonnes années que la jeune Hazel vivait ainsi, sans pour autant s'en rendre compte. Elle planait, elle flottait, présente parfois, absente souvent. Elle vivait avec une indifférence énorme mais ne s'en rendait même pas compte. Elle était dans ses rêves, déconnectée, seule dans sa tête. Bien sûr elle avait quand même quelques piliers, sans lesquels elle n'aurait pas pu avancer...son frère par exemple, à qui elle vouait une tendresse infinie. Il était tout pour elle et l'avait aidée à se reconstruire après "l'accident", quand elle avait tout perdu, jusqu'à sa mémoire et la conaissance d'elle-même. Et puis, quand elle était rentrée à l'école -heureuse ou pas d'étudier, elle ne l'avait jamais su et ne le savait toujours pas - il y avait eu Candy. Candy McCoyle et Hazel Heartfield étaient devenues simplement et purement les meilleures amies du monds, et la brune y avait trouvé un réconfort certain, car Candy l'avait acceptée telle qu'elle était.

Car il fallait bien l'avouer, Hazel n'était pas de ce genre de personnes que l'ont fait rentrer dans la norme. Parfois, elle entendait les autres se moquer, ricaner dans son dos, elle était "bizarre", différente...Heureusement pour elle, cela ne lui faisait rien. Enfait peu de choses lui faisait quelque chose. Elle allait, venait, seule le plus souvent quand elle n'était pas avec Candy. Elle n'avait pas d'autres vrais amis, soit parce qu'elle n'y mettait pas du sien soit parce qu'on l'évitait, en tout cas elle ne le vivait pas mal. Elle trouvait que l'amitié était le plus beau des sentiments mais elle ne l'accordait qu'aux personnnes qui le méritait vraiment, et qui le lui rendait bien.

En ce samedi matin, le temps était splendide et nombre d'élèves profitaient de leur temps libre pour se balader dehors. Les autres flemmardaient dans les dortoirs, ou travaillaient déjà dans leur salle commune ou à la bibliothèque; mais la jeune fille avait quitté tout cela. Elle avait voulu s'isoler et, au détour d'un couloir désert qu'elle ne connaissait pas -curieusement- , elle avait découvert une salle désaffectée. Sans crainte, sans emballement particulier non plus, elle y avait pénétré. La salle n'avait rien d'extraordinaire, elle était grande, vide et nue. Plutôt obscure, la seule chose qui attirait l'oeil était au milieu un imposant miroir...Hazel s'approcha. Le cadres doré était un peu terni, mais on pouvait y lire nettement des mots gravés délicatement : Miroir du Risèd.
Elle entortilla une de ses mèches brunes autour de son doigt. Miroir du Risèd...Elle avait déjà entendu cela...Pour une fois elle regretta de ne pas avoir écouté en cours...Elle ne se rappelait pas. Tant pis. Elle allait rebrousser chemin, quand quelque chose d'inexplicable la retint.

Le miroir lui renvoyait son reflet, l'image d'une jeune fille à la silhouette mince, aux longs cheveux bruns, aux yeux d'un bleu éclatant et à l'air légèrement hagard. Elle portait une robe de sorcier à l'écusson jaune et noir...Son regard s'y posa. Sil il y avait une chose à laquelle elle ne s'était pas faite à Lashlabak, c'était bien les maisons. Elle ne comprenait pas ce système. Elle ne comprenait pas les vieilles disputes entre maisons rivales. Elle ne comprenait pas qu'on classe les gens comme cela...car ils étaient tous égaux, n'est-ce-pas? Parfois elle oubliait qu'elle appartenait à Poufsouffle. Elle voyait des élèves porter l'écusson jaune et noir qui lui souriaient et ne percutait que longtemps après qu'elle avait le même blason. La seule maison, peut-être, pour laquelle elle éprouvait un soupcon de sympathie, c'était Serdaigle. Si on devait les classer, c'était à ses yeux la plus noble.

Le reflet changeait, se mouvait doucement. Une ombre passa derrière elle...Elle scruta le miroir intensément...Elle ne parvenait pas à distinguer ce qui était apparu! Tout d'un coup, un courant d'air la fit sursauter. Elle se retourna brusquement, encore plus pâle qu'à l'habitude, pour voir une silhouette se matérialiser devant elle. Du reflet et de la réalité, elle ne distinguait plus rien. Elle fit un pas en arrière, effrayée.

» Roxanne Hyde
» Tombe de haut!! [PV Roxanne]
» Absence - quel titre!!